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Il est dans la publicité des changements qui révèlent des transformations de fond dans la société. C'est le cas avec la publicité du Coca-Cola light.

Si dans le monde du marketing, il est habituel de promouvoir un produit pour les hommes grâce au corps de femmes, il faudra attendre 1993 que l'inverse soit vrai : c'est le fameux spot où des femmes de bureau se donnent toutes rendez-vous derrière une baie vitrée pour observer le beau maçon se dénuder et se désaltérer (http://www.dailymotion.com/video/xm5d5m_publicite-coca-cola-light-le-livreur-dans-les-bureaux-1997_creation).

Jusque là, le bellâtre reste dehors, encore inaccessible, mais cela ne va pas durer. En 1997, les publicitaires vont avoir cette idée géniale et haute en symbole de faire rentrer le beau gosse dans les bureaux, le loup dans la bergerie, c'est le fameux livreur Coca Cola. Les femmes se pâment, les boutons de chemisiers explosent, les stylos tombent, la révolution est en marche : les femmes peuvent être aussi sexistes et superficielles que les hommes, pire, l'homme devient un objet de marketing.
Les ventes de soda allégé montent en flèche, le livreur Coca-cola est devenu un mythe, qui correspond à celui de la femme libérée des États-Unis des années 90, la Working Girl.

Les années Bush marquent la fin du sexe-symbole, et après des années d'absence et de plébiscite, le livreur se fait jardinier pour revenir tondre la pelouse d'un parc public en 2013 : ce n'est plus seulement l'émancipation des femmes qui travaillent dont il est question, mais de toutes les femmes, la nature fait place aux tours de bureau et l'éphèbe anonyme fait place à l'acteur Bradley Cooper.

Coup marketing remarquable pour 2 générations de femmes qui ne pensent plus qu'à … boire du soda !