Encore mieux comprendre l'UX

On vous a déjà parlé de l’UX, et de son parrain : Don Normann. Aujourd’hui, on vous parle de son copain Jakob Nielsen. Ensemble, ils ont fondé la référence des sociétés d’expertise UX en 1998 : Nielsen Norman Group.
Jakob Nielsen : l’expert qui vient du froid
Jakob Nielsen est à l’ergonomie digitale ce que Donald Normann est aux sciences cognitives : un expert ! Docteur ès interactions homme-machine, le nom de ce danois est lié à plein de tests UX établis notamment grâce au eyes-tracking (littéralement suivi de yeux 👀). Un de ces tests a donné le célèbre F-pattern.
Jakob Nielsen dans le duo Nielsen Normann, c’est celui en blouse blanche qui fait les tests et qui place les électrodes sur les cobayes (en l’occurrence aussi sur les yeux à priori. Tous des sadiques ces chercheurs 😉). Sa spécialité c’est l’informatique et le web-design. Il a bossé pour IBM et Bell notamment. Une des conclusions de ses tests a donné le schéma de la lecture en F, on vous explique !
F comme fainéant
Les tests effectués par Nielsen, en 1996, grâce au eyes-tracking, révèlent ceci :
- 79 % des internautes lisent les pages du web en diagonal
- La lecture sur écran est 25 fois plus lente que celle sur papier
Quand on suit le mouvement des yeux d’un internaute en train de lire, on constate un schéma de lecture en F dont on peut déduire ceci :
- Plus le contenu est long, plus l’attention se réduit
- L’essentiel de l’attention est porté en début et en haut de page (appelé front loading)
- L’internaute opère un scan de la page plutôt qu’une lecture
On ne prend pas les mêmes et on recommence
En 2020, alors qu’il est fraîchement associé à Don Normann, Jakob Nielsen réitère ses expériences consacrées au comportement des internautes face à une page web. Nielsen a alors une intuition : les internautes ont dû s’adapter depuis 1996.
750 heures de tests sont menées en Chine et aux Etats-Unis sur plus de 500 personnes.
Et alors, et alors ?
Vous pensez que nos yeux et notre cerveau se sont adapté façon Terminator de la toile ?
Que nenni ! Les nouveaux tests confirment les résultats de 1996. Pas de lecture linéaire d’une page web, mais un scan.
Conclusions (partielles) des études Nielsen
Les premières préconisations (empiriques) de l’homme sciences, en termes d’organisation de contenu de page web sont les suivantes :
- Utiliser des titres et des intertitres pour aider l’internaute à trouver ce qu’il cherche et à l’interpeller
- Mettre les informations essentielles en haut de votre page, mais aussi dans les sous-titres
- Utiliser des listes à puces et du texte en gras
- Utiliser un langage simple pour proposer un contenu clair
En résumé, on organise et on écrit une page web un peu comme un article de presse !
UX et référencement
Quand on lit les préconisations UX de Nielsen, on y retrouve les éléments de base d’optimisation de référencement naturel. Ce qui sert à la lisibilité d’une page web, sert aussi aux petits robots du référencement.
Un paradoxe tout de même : la longueur du contenu. Afin d’optimiser le classement dans les résultats de recherche Google, on préconise un contenu d’au moins 1500 mots. Or, Nielsen démontre avec sa structure en F qu’il est difficile de garder un lecteur sur sa page web, au-delà du premier paragraphe.
La solution pour tenir votre lecteur jusqu’au bout ? Rédiger du contenu intéressant et le plus captivant possible.
La recette est toujours la même en communication : du contenu utile ou distrayant.
On vous donne un truc : ça marche aussi dans les relations humaines ! Si vous faites rire ou si vos histoires intéressent votre plan drague lors d’un dîner, il y a plus de chances qu’il vous rappelle le lendemain.
A suivre….
Parution : 24/03/2022
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