Peut-on communiquer sans un barbu aujourd’hui ?

les barbus dans la communication

Difficile de trouver un homme qui ne soit pas barbu dans les photos de banque aujourd’hui : la tendance est aux barbus, et la com suit, voire fait la mode.


Les barbus, quel drôle de sujet pour une agence de communication ?

Tout part d’un projet de campagne de communication, dont la cible était un couple de trentenaires. Pour incarner l’homme du couple : un barbu.
À la présentation du projet, le client nous lance un : « Y en a marre des barbus ! », et nous renvoie dans nos banques photos, à la recherche d’un imberbe. Et c’est là qu’ébahis, nous nous sommes rendus à l’évidence : ils étaient tous barbus !


Les hommes barbus dans la communication

Le barbu le plus connu dans la communication est sans aucun doute le père Noël. En termes de références iconographiques, on a également dans la tête Jésus, Freud, et Landru (dans l’ordre d’apparition historique). Il faudra attendre les années 70, et la mode hippie cool pour voir des barbus en haut de l’affiche : Demis Roussos, Michel Fugain, Georges Moustaki, Jean Ferrat, etc. De là à dire qu’il y avait corrélation entre cheveux longs et barbe, il n’y avait qu’un poil ! D’ailleurs, nos grands-parents ne les aimaient guère les barbus, et les accusaient d’avoir un truc à cacher : leur menton peut-être ?


La barbe, un truc de vieux ?

Il est vrai que dans Asterix le seul vrai barbu soit Panoramix le druide. Il faut dire que chez les Gaulois, la barbe ne vient pas que du menton, mais des moustaches, longues, très longues. À la même époque, les Romains eux sont lisses comme des bébés, et les barbus sont des barbares : étymologiquement des étrangers au monde grec et romain.
En termes de symbolique populaire, la barbe illustre la sagesse, la vieillesse, un peu la sauvagerie quand même, et la virilité. Les poils au menton sont encore aujourd’hui un signe du passage de l’état d’enfant à celui d’homme.


Des impôts et des barbes

Les modes en termes de pilosité maxillo-faciale ont toujours varié selon les époques, et les cultures, et c’est souvent à la tête du pays que la tendance était donnée, voire taxée.
Henri XVIII d’Angleterre (celui qui a fait trancher la tête à ses reines de femmes) mis en place une taxe sur la barbe qui variait selon le rang social. Pour la petite histoire, Henri XVIII aurait inspiré le very famous* Barbe Bleue (à cause de ses femmes, et non de sa barbe). Quelle ironie pour ce taxeur de poils !
À la fin du 17e siècle, Pierre Legrand de retour d’une Europe élégante et imberbe, fait couper la barbe à tous les aristocrates, quelquefois publiquement. En 1704, une taxe sur la barbe est instaurée en Russie.
La taxe sur la barbe, on y a pensé jusque dans les années 1970. Aux États-Unis, un projet de loi instituant un impôt sur la barbe dans l'état du New Jersey fut proposé : sans succès, et heureusement, sinon on n’aurait pas eu Barry White ou ZZ Top !


Et aujourd’hui, on fait comment sans barbe ?

Si on est un homme de moins de 50 ans, on rame un peu plus, parce que les femmes s’y sont bien faites à la pilosité sexy du menton, même si ça gratte un peu ! Elles y voient un coté néandertalien rassurant dans cette époque où le régime paléo est aussi à la mode.
Si on est une femme, on rame beaucoup moins sans barbe. Même si l’illustre femme à barbe Clémentine Delait, mascotte des poilus de 14-18, lui doit sa célébrité, et sa prospérité.

Ce qui est certain, c’est que sans barbe en 2022, il est compliqué d’incarner un homme moderne dans le domaine de la communication.
On a fait le calcul sur la première page de résultats d’une banque de photos : en tapant la requête homme caucasien de 30 à 40 ans, on a obtenu 81 % de photos d’hommes barbus !



*very famous = très célèbre

Parution : 16/05/2022

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